POUR UNE CANNE BLANCHE HAUT DE GAMME

L’histoire commence ainsi :

« Et si ma canne avait les couleurs de mon club de foot dont je suis supporter ? »

Cette répartie de la part d’un adolescent à l’adresse de son Instructrice de Locomotion dans un Centre de réadaptation spécialisé aura agi comme un déclencheur pour le signataire du présent document (et à ses heures fan de football).

A ce moment précis d’une réflexion de toute une équipe militant pour la mise au point une canne « haut de gamme », cette idée méritait d’être creusée pour plusieurs raisons.

- à la fois dédramatiser la phase d’apprentissage de cet outil de compensation du handicap visuel que l’adolescent ou l’adulte devra s’approprier pour en faire une aide indispensable sur le long terme

- rechercher un ou plusieurs sponsors qui aideraient à finaliser la R&D sur cette nouvelle fabrication de canne blanche « haut de gamme ».

Etat des lieux :

Le diagnostic est là : de l’avis de nombreux usagers les cannes blanches actuellement disponibles sont trop lourdes ou trop fragiles.

Bridé au départ par son rôle assigné de simple signalisation, cet outil indispensable aux déplacements des personnes en situation de handicap visuel a trop peu évolué depuis l’avènement des cannes blanches « américaines » ou « canadiennes » des années 1960, malgré les avancées et propositions louables du N°1 mondial (Ambutech – Canada).

De plus, cet outil d’aide n’a pas les caractéristiques suffisantes pour permettre l’autonomie, auquel nombre de personnes déficientes visuelles aspirent aujourd’hui, reste stigmatisant et associé à une image misérabiliste par son coté rudimentaire et peu esthétique, est en retard sur le plan mécanique par rapport aux solutions techniques existantes.

Un contexte favorable :

2021 correspondra en France au 100e anniversaire de la reconnaissance officielle de la canne blanche.

Par ailleurs devant le succès et les demandes / propositions des concepteurs de boitiers électroniques qui viennent se greffer en partie haute de la canne ou smart’phone qui donnent des informations complémentaires grâce au système blue tooth, les critères de légèreté absolue sans jamais se départir d’une solidité inéluctable et d’une certaine esthétique restent de mise.

La constitution d’un pool de spécialistes et de professionnels de la « locomotion » avec l’ESAT des Eaux Bleues :

Depuis cette idée d’ouverture au « monde du Football », une équipe de professionnels de la rééducation fonctionnelle - locomotion s’est constituée autour du signataire du présent document pour mettre en évidence l’ensemble des constats et retours d’expériences pour avancer sur un cahier des charges partagé.

L’équipe est aujourd’hui constituée de Mesdames Véronique RICARD (CTRDV Villeurbanne) et Marie Laure BOUYGUES Instructrice de locomotion auto-entrepreneure et Messieurs René FARCY (CNRS Orsay), Philippe HENCKEL (CRESSDEV et ORPHEV), David HOAREAU (Club Cécifoot –La Réunion) et quelques utilisat.eur.trice.s en situation de donner les meilleures indications pour la canne idéalement recherchée, eux–mêmes adhérents d’Associations militantes (Vu du Cœur, Yvoir, Du Sport Plein la Vue pour ne citer que les plus représentatifs) ou agissant comme représentant du projet sur la région PACA (M. Jean Marie PHILIP, JM Services).

En évitant à tous prix l’obsolescente et en misant sur une canne durable, (les cannes blanche actuelles ayant un diamètre approchant) un groupe de travail s’est mis à la recherche des meilleures innovations sur les matériels et matériaux existant sur le marché. Rapidement l’idée de se rapprocher de la filière des fabricants de bâtons de marche nordique « haut de gamme » existante en Europe a été validée, considérant là qu’il pouvait se trouver le ou les interlocuteur(s) à même de répondre à leurs attentes.

En septembre 2019 un des rares (et dernier) concepteur français de bâtons de marche / montagne/ alpinisme (M. GUIDETTI, Société CREADIGM) proposait de relever ce défi en envoyant 3 prototypes à l’ESAT des Eaux Bleues, seul fabricant français reconnu depuis 25 ans pour sa fabrication de cannes « fines et longues de locomotion ».

Les premiers retours selon les critères énoncés et reconnus par le pool constitué ont été excellents.

Il est à noter également qu’un exemplaire a été montré à plusieurs Instructeurs de « locomotion – mobilité » Allemands lors du salon International SIGHT CITY à Frankfurt et leurs témoignages sont tout aussi prometteurs.

Deux points clés de la canne et l’objet de la demande :

Les prototypes testés ont été validé principalement grâce au système ingénieux de filin inusable (base Kevlar) reliant les sections de la canne pliante et de son tendeur escamotable, complété par le coulisseau d’ajustement à la taille (la canne est à la fois télescopique et pliante). Ce procédé hérité d’une version « bâton d’alpinisme - haute montagne », par ailleurs commercialisé depuis près de 5 ans offre une garantie « à vie ».

A ce moment d’une « planète durable » (il arrive à de nombreu.x.se.s utilsat.eur.trice.s de « consommer » 2 cannes par an à raison de 60€ par canne) cet argument d’une canne « à vie » est en effet déterminant.

L’équipe considère être parvenue à ce jour au terme d’une 1ere étape : la partie mécanique constituant le corps de la canne avec une technologie éprouvée.

En comparaison avec ce qui se fait ailleurs en Europe (cannes Tchèques –SVAROWSKI-, cannes Autrichienne ou Allemandes -CARE TEC ou COMDE-) voire en comparaison du N°1 mondial (la firme Ambutech) selon des modèles de cannes à la fois pliantes et télescopiques, le système breveté de M. GUIDETTI offre une avancée remarquable.

Les deux points clé restant sont eux aussi des plus important. Il s’agit de parfaire une qualité de « toucher », aussi bien dans la prise en main (qualité / vieillissement du matériau utilisé) que le retour des informations en provenance du sol (l’embout tournant monté sur roulement à billes, également celui développé « sur ressort », mis au point par l’ESAT des Eaux Bleues).

Si la canne est blanche, les deux composants énoncés ci dessus peuvent être de couleurs et « égayer » la canne blanche ou la transformer en objet de communication pour les usagers de la voie publique.

Ces points clés posent là deux axes de la R&D non encore résolus de manière satisfaisante et sur lesquels l’équipe bute encore, objet de la demande de partenariat ou de sponsoring.

Devant le fait que la majorité d’utilisateurs (hommes principalement) pratiquant soit un sport adapté (le Cécifoot, le Shawdown, le Tor-ball ) ou la marche régulière et quotidienne pour des raisons évidentes de santé, l’idée d’initier une démarche auprès des clubs de football professionnels (L1 &L2 Français) a commencé à faire son chemin.

Restant disponible pour toutes démarches ou sollicitations,

Jean Paul Mourot 04 avril 2020